Le chauffage et l’eau chaude sanitaire en copropriété : quelles alternatives ?
Avant de remplacer le système de chauffage et/ou d’eau chaude, pensez à la rénovation globale !
Avant de choisir un nouveau mode de chauffage ou de production d’eau chaude pour sa copropriété, il est important de réfléchir à comment limiter ses consommations, en recherchant à la fois la sobriété et l’efficacité. Ce principe est détaillé par la démarche de l’association Negawatt :

Pour ces copropriétés construites il y a plus de 50 ans, il est nécessaire d’envisager une rénovation globale du bâtiment. En travaillant sur plusieurs postes de travaux, il est possible de réduire drastiquement les consommations énergétiques de la copropriété, notamment les travaux suivants :
- Isolation de la toiture (combles ou toiture-terrasse),
- Isolation des façades,
- Isolation du plancher-bas (sur cave, garage ou vide sanitaire),
- Changement des menuiseries (communes et/ou privatives),
- Mise en place d’un système de ventilation mécanique contrôlée.
Une isolation performante de l’enveloppe de la copropriété permet de réduire les déperditions thermiques du bâtiment, et par conséquent de diminuer les consommations de chauffage et d’améliorer le confort des habitants (en supprimant notamment l’effet de parois froides).
Pour information, l’effet de paroi froide a lieu lorsqu’un écart important de température survient entre l’air ambiant et la surface des murs. Alors un mur froid « aspire » la chaleur du corps, entrainant une sensation d’inconfort, malgré une température d’air suffisante :

Pour les copropriétés datant des années 80 et après, on peut retrouver des éléments d’isolation dans l’enveloppe du bâtiment : flocage d’isolant sur quelques centimètres en plancher-bas, isolation des murs par l’intérieur ou l’extérieur selon l’époque, et isolation de la toiture. Dans ce cas-là, les gains énergétiques sont moins importants quand on améliore l’enveloppe que sur des bâtiments plus anciens, mais des travaux peuvent tout de même être envisagés au cas par cas.
Systèmes individuels ou collectifs ?
Le chauffage et l’eau chaude sanitaire (ECS) peuvent également être indépendants. Il y a 4 possibilités en copropriété :
- Chauffage et ECS collectifs ;
- Chauffage collectif et ECS individuel ;
- Chauffage individuel et ECS collectif ;
- Chauffage et ECS individuels.
En fonction des intérêts économiques, techniques ou pratiques, la copropriété peut choisir entre un de ces deux configurations :
Avec une installation individuelle
Chaque logement possède son propre système de chauffage et/ou d’eau chaude sanitaire, indépendamment des autres appartements. Dans ce cas, chaque copropriétaire peut choisir son mode de chauffage et son type d’énergie (gaz ou électricité) en fonction des possibilités techniques (arrivée de gaz, conduits d’évacuation des fumées, radiateurs en place, etc.). Tous les frais sont à la charge de chaque copropriétaire : consommation, maintenance et entretien.
Avec une installation collective
Les logements possèdent leurs propres émetteurs de chauffage (des radiateurs généralement) mais ils sont tous raccordés à une chaufferie collective. Dans le cas, où une individualisation des frais de chauffage est en place, une part des frais collectifs liés à l’entretien et la maintenance de la chaufferie restent répartis aux tantièmes. Une autre part est payée individuellement et correspond aux frais liés à la consommation réelle mesurée pour chaque logement.
Pour en savoir plus sur l’individualisation des frais de chauffage, vous pouvez retrouver les obligations actuelles à ce sujet en cliquant sur cette page. (lien à venir)

Les différents types d’émetteurs :
radiateurs, plancher chauffant, ventilo-convecteurs (PAC), splits…
L’émetteur est l’élément du système de chauffage qui transmet la chaleur ou le froid au logement. Il existe différents types d’émetteurs de chauffage et/ou de refroidissement (radiateurs, planchers chauffants, ventilo-convecteurs, splits, etc.).
Ceux-ci reposent sur des principes de transferts thermiques différents :
- La conduction : transfert de chaleur entre deux objets en contact physique (ex : plancher chauffant) ;
- La convection : transfert de chaleur entre un objet et son environnement dû à un mouvement de fluide, ici l’air (ex : ventilo-convecteur, convecteur électrique, split) ;
- Le rayonnement : transfert de chaleur par émission de rayonnement électromagnétique (ex : chauffage rayonnant de salle de bain, plafond rayonnant, convecteur électrique).
En fonction du type d’émetteur existant, certains systèmes de production de chauffage et/ou de refroidissement ne sont pas toujours adaptés en l’état. Lors d’un changement de système de chauffage, il est important de faire un état des lieux de la partie production, mais aussi des parties distribution et émission.
On peut distinguer les chauffages dits centralisés – par la connexion de chaque émetteur à une production commune – des chauffages dits décentralisés – où les émetteurs ont leur propre système de production de chauffage.
Exemples : une chaudière connectée à 3 radiateurs à eau est un chauffage centralisé, tandis qu’un sèche-serviette est considéré comme décentralisé.
Liste d’émetteurs de chauffage en copropriété :
1. Les émetteurs décentralisés
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Les radiateurs « panneaux rayonnants » transmettent la chaleur de manière homogène par rayonnement. Les panneaux rayonnants chauffent les masses se trouvant autour d’eux : les personnes, les meubles ou les murs.
2. Les émetteurs liés à un chauffage centralisé
Les équipements de chauffage central sont rattachés à un générateur principal (une chaudière par exemple). Celui-ci chauffe un fluide (eau le plus souvent, ou un fluide frigorigène), avant de le transmettre aux émetteurs via un réseau de distribution.
Les émetteurs fonctionnant avec un fluide doivent être dimensionnés en fonction de la surface à chauffer et de leur température de fonctionnement. Il existe plusieurs types d’émetteur, nécessitant des températures d’eau différentes :
- Très haute température (80°C – courant pour les bâtiments avant 1990),
- Haute température (70°C – courant pour les bâtiments de 1990 à aujourd’hui),
- Moyenne température (60°C – relativement rare),
- Basse température (45°C – ventilo-convecteur, plancher chauffant des années 70),
- Très basse température (35°C – Plancher chauffant ou plafond rayonnant actuel).
Plus la surface de l’émetteur est grande, plus la température de l’eau circulant dedans peut être faible pour chauffer efficacement une pièce.
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Les radiateurs hydrauliques permettent de chauffer les pièces de manière homogène et apportent un confort de chauffe important, grâce à son fonctionnement par conduction. Ce sont les émetteurs les plus fréquents dans un système centralisé (exemple : les radiateurs en fonte dans les anciennes copropriétés).
3. Les différents systèmes de production de chauffage/eau chaude
Il existe plusieurs systèmes de production de chauffage et/ou d’eau chaude sanitaire, utilisant des énergies différentes. Voici un aperçu des systèmes les plus fréquents en copropriété, avec leurs avantages et leurs inconvénients.