Optimiser son système de chauffage : la régulation
Monsieur W. voit ses factures s’envoler et décide de contacter l’ALEC
Monsieur W. a vu l’hiver arriver et s’inquiète de voir ses factures de chauffage s’envoler. Il souhaite optimiser son système de chauffage. Afin d’obtenir des conseils, il a contacté l’Espace Conseil France Rénov’ près de chez lui : l’ALEC Montpellier Métropole.
Que lui avons-nous apporté ?
Monsieur W. a ainsi pu échanger avec un conseiller de l’ALEC qui lui a prodigué de nombreux conseils et lui a permis de prioriser ses travaux.
1. S’assurer que le logement est bien isolé
Tout d’abord, avant de penser à remplacer sa chaudière, il faut s’occuper de l’isolation ! En effet, il est aberrant d’avoir un système de chauffage tout neuf et performant si une bonne partie de l’énergie s’échappe par les murs ou le toit pas assez isolés.
De plus, l’isolation permet logiquement de réduire les déperditions et donc les besoins en chauffage. Le dimensionnement du nouveau système sera plus juste si l’isolation est prise en compte et l’appareil sera moins cher s’il est moins puissant.
2. Ne pas oublier la régulation
Il existe de nombreux systèmes de régulation, pour tous types de chauffage, qui permettent d’automatiser le démarrage ou l’arrêt du chauffage pour maintenir le logement à une température souhaitée.
A partir du 1er janvier 2027, il deviendra même obligatoire d’équiper tous les systèmes de chauffage d’un système de régulation de température, en bâtiment résidentiel comme non résidentiel, qu’ils soient neufs ou existants. Pour plus de détails, le décret est accessible ici.
Mais autant ne pas attendre pour commencer à faire des économies grâce à la régulation : thermostat d’ambiance (pour réguler en fonction de la température dans le logement), thermostat avec sonde extérieure (permet d’anticiper en régulant en fonction de la température extérieure), robinets thermostatiques sur chaque radiateur (pour réguler pièce par pièce)… Les options sont multiples. Vous pouvez également opter pour un système de programmation, qui vous permettra de planifier le lancement du chauffage selon des plages horaires ou des jours de la semaine.
Sans réel système de régulation, il faut à minima investir dans des thermomètres pour pouvoir contrôler la température intérieure et régler le chauffage manuellement.
La mise en place d’un système de régulation programmable peut générer jusqu’à 15 % d’économies sur le coût du chauffage.
3. Choisir la source d’énergie et le type de système
Plusieurs facteurs entrent en compte. Avec un réseau de chauffage central, il sera plus intéressant de le conserver et le réutiliser avec le nouveau système de chauffage. Pour réduire les consommations, il peut être intéressant de remplacer les émetteurs par d’autres qui fonctionnent à basse température : une température plus faible nécessite moins de puissance et on consomme donc moins.
Le remplacement de tous les émetteurs peut cependant être onéreux, cette option peut notamment être envisagée si le réseau actuel est trop vétuste mais qu’on veut conserver un système de chauffage central. On peut par exemple installer une pompe à chaleur (PAC) de type air/eau, une chaudière à bûches ou à granulés, éventuellement une chaudière gaz à condensation, en remplacement d’une chaudière classique gaz ou fioul.
En revanche, dans le cadre d’un chauffage décentralisé, les options sont réduites. Pour remplacer des radiateurs électriques, une PAC de type air/air (c’est-à-dire une climatisation réversible) sera souvent le plus efficace.
En revanche, attention à l’utiliser le moins souvent possible en été, générer une surconsommation d’énergie sur cette période nuisant au bilan positif sur l’aspect chauffage l’hiver et participant à la création d’îlots de chaleur en ville à cause de la chaleur dégagée par le fonctionnement du bloc moteur (et l’installation de ce dernier n’est pas toujours autorisée en centre-ville).
Pour des petites surfaces (petite pièce à vivre en appartement, chambres…), des radiateurs électriques récents et performants seront suffisants. Qu’on ait un chauffage central ou décentralisé, l’installation d’un poêle à bois (bûches ou granulés) peut être une option toujours intéressante.
L’énergie bois est en effet la moins chère à l’usage, s’avère être confortable, et un poêle peut parfois se révéler être un très bon chauffage principal, l’autre système devenant alors un chauffage d’appoint, ce qui permet de faire baisser ses factures d’électricité ou de gaz. Attention cependant, le chauffage au bois comporte des risques, n’hésitez pas à consulter ce guide de l’ADEME pour savoir comment bien se chauffer au bois (opter pour un appareil labellisé Flamme Verte 7* et proscrire les foyers ouverts).
4. Entretenir les appareils et réseau
En effet, un système qui fonctionne mal entrainera une surconsommation d’énergie. En fonction du système de chauffage que vous avez, l’entretien peut être obligatoire selon une certaine périodicité (par exemple, l’entretien d’une chaudière par un professionnel qualifié est obligatoire chaque année). Renseignez-vous auprès de votre chauffagiste ou avant de choisir un nouvel appareil.
Et ensuite ?
Grâce aux conseils de l’ALEC, Monsieur W. a décidé en premier lieu d’isoler les combles et les murs de son logement, aucun travaux n’ayant été réalisés sur ces points depuis la construction du logement en 1980.
Attention : pour être éligibles aux aides financières, les travaux doivent être réalisés par des entreprises certifiées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Vous pouvez rechercher les entreprises certifiées sur le site France Rénov’, par catégorie de travaux et dans un rayon restreint autour de chez vous.
Ensuite, pour optimiser son système de chauffage, Monsieur W. va installer un système de régulation sur sa chaudière gaz à condensation, récente et qui fonctionne bien (donc qu’il n’est pas nécessaire de remplacer à court terme). Un thermostat d’ambiance programmable et des robinets thermostatiques permettront de régler la température sur 19 °C dans le salon en journée, 16 ° C la nuit, et sur 16 °C dans les chambres.
Enfin, faut-il couper son chauffage quand on s’absente pendant la journée ? La réponse n’est pas évidente, on peut s’y retrouver dans les deux cas. Mais si on a un système de régulation, il sera conseillé de laisser le chauffage tourner en le réglant sur 15 °C, ce qui permettra à la température de ne pas tomber en-dessous. Le chauffage n’aura quasiment pas à fonctionner et consommera donc peu : on risque de consommer plus en laissant la température chuter et en chauffant plus fort lorsqu’on rallume le chauffage en rentrant le soir.
Pour aller plus loin :
- Infographie ADEME sur le thermostat programmable (septembre 2022) ;
- Le guide de l’ADEME sur l’isolation (novembre 2023) ;
- Le guide de ADEME sur le changement de chauffage (mars 2023) ;
- Le guide de l’ADEME sur comment bien se chauffer au bois (avril 2023) ;
- Le guide de l’ADEME sur l’entretien des systèmes de chauffage (octobre 2023) ;
- Notre page internet sur les aides financières (ALEC Montpellier).